Les Vertus de la Patate Douce
Cancer
Les résultats d’une étude épidémiologique indiquent
que les hommes qui ont une alimentation typique-
ment « sud-américaine », c’est-à-dire composée de
patates douces, de haricots secs, d’okras (ou gom-
bos) et de riz, risqueraient moins d’être atteints du
cancer de la prostate.
Une étude réalisée en Inde a indiqué que la consom-
mation de légumes crucifères ainsi que de patate
douce était associée à un risque moindre de cancer
de la vésicule biliaire.
Au Japon, des chercheurs ont constaté qu’une dimi-
nution significative du risque de cancer du sein chez
les femmes préménopausées était en corrélation avec
l’augmentation de la consommation de plusieurs légu-
mes, dont les pommes de terre et les patates douces.
Chez les Japonais, les aliments de type racine conte-
nant beaucoup d’amidon, tels que la patate douce,
les pommes de terre et le taro, seraient associés à un
plus faible risque de cancer du rein.
Quant aux feuilles de patates douces, elles pourraient
offrir une protection contre le cancer du poumon.
Les anthocyanines extraites de la patate douce pour-
pre permettraient de diminuer l’incidence du cancer
colorectal lorsqu’elles sont ajoutées à la diète chez
l’animal.
In vitro, la patate douce ou ses feuilles se sont avé-
rées efficaces pour empêcher la production de mu-
tations génétiques (la mutation d’un gène peut me-
ner dans certains cas au développement de cancers)
et la croissance des cellules cancéreuses.
Toutefois, d’autres études devront être effectuées
pour savoir si on peut appliquer ces résultats ex-
périmentaux à la consommation ordinaire de pa-
tates douces.
Maladies cardiovasculaires
La patate douce, grâce aux composés phénoliques
et aux anthocyanines qu’elle contient, pourrait pré-
venir et diminuer l’oxydation du « mauvais » choles-
térol (LDL), un facteur de risque des maladies cardio-
vasculaires.
Les anthocyanines retrouvées dans la patate douce
pourpre diminueraient aussi la progression de l’athé-
rosclérose.
Les feuilles de patate douce pourraient également
exercer un effet protecteur sur la paroi interne des
vaisseaux sanguins.
Les résultats d’une étude in vitro démontrent que les
extraits de feuilles entraînent une relaxation des vais-
seaux sanguins, particulièrement ceux de l’aorte.
Davantage d’études sont toutefois nécessaires avant
de conclure à un effet cardioprotecteur chez l’humain.
Fonction hépatique
Une étude a démontré que la consommation d’une
boisson faite de patates douces pourpres améliorait
la fonction du foie chez des hommes à risque de
souffrir d’une hépatite et diminuait les taux d’enzy-
mes hépatiques (celles-ci étaient des indicateurs de
lésions ou de maladies hépatiques).
Quelques études chez des animaux ont indiqué que
des extraits d’anthocyanines provenant de la patate
douce pourpre avaient un effet protecteur pour le foie,
par exemple en le protégeant contre les dommages
causés par de fortes doses d’acétaminophène (ex.
Tylénol©).
Diabète
Selon 3 études, un extrait d’un type de patate douce
à pelure blanche (cultivée surtout en Amérique du
Sud et au Japon) pourrait diminuer la résistance à
l’insuline et donc améliorer le contrôle de la glycé-
mie, autant chez les animaux que chez les person-
nes souffrant de diabète de type 2.
Il est toutefois encore trop tôt pour conclure à un ef-
fet antidiabétique des patates douces, d’autant plus
qu'elles contiennent une quantité non négligeable
de glucides, un nutriment que les diabétiques doi-
vent contrôler dans leur alimentation.
Système immunitaire
Il a été démontré in vitro que l’ingrédient « antidia-
bétique » de la patate douce à pelure blanche sti-
mulait la réponse immunitaire.
De plus, un polysaccharide extrait de la patate
douce exercerait des effets bénéfiques sur le sys-
tème immunitaire de l’animal, entre autres en aug-
mentant la prolifération des lymphocytes et la fonc-
tion phagocytaire, deux systèmes de défense de
l’organisme.
Les mécanismes jouant un rôle dans la réponse
immunitaire étant complexes, d’autres recherches
seront nécessaires afin de mieux documenter ces
effets.
Troubles cognitifs
Certains pigments contenus dans la patate douce
pourpre ralentiraient la détérioration de la fonction
cognitive et renverseraient certains troubles de la
mémoire chez les souris.
D’autres études seront nécessaires afin de confir-
mer ces résultats chez les humains.
Que contient la patate douce ?
Anthocyanines :
Certaines variétés de patates douces, dont celle
de couleur pourpre (cultivars développés princi-
palement en Nouvelle-Zélande et au Japon), con-
tiennent beaucoup d’anthocyanines, des pigments
qui donnent la coloration.
Les anthocyanines font partie de la famille des
flavonoïdes et sont reconnues pour leurs multiples
propriétés anticancer, anti-inflammatoires et anti-
oxydantes.
Les anthocyanines de la patate douce pourpre ont
démontré une activité antioxydante in vitro supérieu-
re à celle de la vitamine C2, ainsi qu’à celle des ant-
hocyanines de la pelure de raisin, du chou rouge,
de la baie de sureau et du maïs pourpre.
Le pouvoir antioxydant des anthocyanines prove-
nant de la patate douce pourpre jouerait un grand
rôle dans les effets bénéfiques sur la santé cardio-
vasculaire et sur le foie.
Les recherches se poursuivent à leur sujet.
D’autres chercheurs ont remarqué que plusieurs
extraits d’anthocyanines, dont celles contenues
dans la patate douce pourpre, pourraient être utiles
dans la prévention du diabète.
Ces composés inhiberaient un enzyme qui influence
en partie l’élévation de la glycémie survenant après
la digestion de glucides chez l’animal.
Enfin, les anthocyanines contribueraient à l’amélio-
ration des fonctions cognitives chez les souris en ré-
duisant l’inflammation et le stress oxydatif dans leur
cerveau.
Caroténoïdes :
Les caroténoïdes sont des composés ayant des
propriétés antioxydantes, c’est-à-dire qu’ils sont
capables de neutraliser les radicaux libres du corps.
La consommation d’aliments riches en caroténoïdes
serait reliée à un risque moindre de souffrir de plu-
sieurs maladies, comme le cancer et les maladies
cardiovasculaires, quoique certains résultats soient
controversés.
La patate douce contient de grandes quantités d’un
de ces caroténoïdes, le bêta-carotène.
Celui-ci est un précurseur de la vitamine A (c’est-à-
dire que le corps le transforme en vitamine A selon
ses besoins).
La biodisponibilité du bêta-carotène de la patate
douce orangée serait beaucoup plus grande lors-
que le légume est cuit.
Des études ont démontré que la consommation
quotidienne de patates douces cuites augmentait
le taux de vitamine A, chez des enfants ainsi que
chez des hommes à risque de carence en cette
vitamine.
Les résultats démontrent que la conversion de
bêta-carotène en vitamine A dans le corps est fa-
cilitée par la présence d’au moins 3 g de matières
grasses prises au même repas.
La patate douce serait donc un aliment de choix
dans la prévention des carences en vitamine A,
survenant particulièrement dans les pays en voie
de développement.
Composés phénoliques :
Les composés phénoliques possèdent une activité
antioxydante pouvant jouer un rôle protecteur dans
l’incidence de plusieurs maladies cardiovasculaires
et dégénératives.
Selon une étude, ce sont les feuilles de patate douce
qui en contiendraient le plus, suivies de la pelure et
de la chair.
Les feuilles en contiendraient même davantage que
certains légumes verts feuillus.
La purée de patate douce, qu’elle soit faite à partir
du légume entier ou pelé, contiendrait autant de com-
posés phénoliques et aurait une activité antioxydante
similaire.
Protéine inhibitrice de la trypsine :
La protéine inhibitrice de la trypsine, contenue dans
la patate douce, a démontré un effet antioxydant in
vitro qui pourrait être bénéfique pour la santé.
Cette substance pourrait être utile en prévention du
cancer, plus particulièrement dans le cas de la leu-
cémie.
Toutefois, peu d’études ont été publiées sur le sujet
et d’autres recherches seront nécessaires afin de
confirmer ces résultats.
Arabinogalactane :
Cette protéine, retrouvée dans la patate douce blan-
che, participerait en partie aux vertus antidiabétiques
du légume.